Nous sommes en sortie scolaire... Sur les falaises et plages australiennes... Une grande promenade avant d'arriver à la grande place, destination finale de la sortie. Je suis avec un ami, un certain Ryan, et nous discutons... Nous comparons l'eau et le sable à ceux de Bretagne... ("Ici, le sable est bien plus fin..." "oui, mais l'eau est bien plus bleue en Bretagne, ici, elle est... verte?" "Mais l'eau est toujours verte... partout." "non, elle est bleue.")
Nous marchons sur de larges sentiers de sables, quand le groupe que nous suivons fait halte et descend la falaise vers une petite crique. La descente se fait à pic, pas de petit endroit ou poser ses pieds, ou aggriper ses mains... il faut presque... sauter, en espérant retomber sur ses pieds. Tout le monde à l'air de trouver ca facile, et je fini par m'exécuter, un peu paniquée.
Une fois en sécuritée sur la plage, on apprends qu'il faut prendre un "tunnel", pas plus large qu'un homme, et qu'il faut ramper sur 4km pour rejoindre la plage dans un goulet de terre... Je panique, j'explique que je suis claustrophobe que je ne vais jamais supporter d'etre sous terre, dans le noir complet, avec des gens devant, derrière, sans liberté de mouvement. On me réponds que tout le monde le fait, et qu'escalader les falaises est bien plus dangereux...
Je leur crie que je suis bretonne que moi, marcher sur des falaises, ca ne me fait pas peur, que je préfère ca à aller mourir dans un tunnel de terre...
Je retourne sur la plage, et je constate que je me suis gentiment donnée en spectacle, tous les elèves qui ne sont pas encore descendus me regardent... J'ai honte, mais un cri me sort de ma torpeur.
Une vague immense nous fait face et va venir s'ecraser contre la falaise dela crique, et contre les élèves qui ne sont pas encore rentrés dans le tunnel... Dans une pagaille sans noms, nous tentons de remonter le long des pierres, les autres nous lancent des cordes... Dans les vagues, d'immenses requins se cachent, et l'un deux mords sauvagement une petite fille ... Le sang se mèle à l'eau salée et la mer devient rouge ...
Deuxièùme vague, encore plus haute, nous sommes en haut, mais paniqués, ils vont nous attraper... Le directeur de l'école nous dit qu'il faut danser et chanter pour appeler les forces de la terre, qu'Elle seule peut nous sauver de leur attaque ... Nous chantons, ... dansons... nos pas font trembler la terre, et au loin les "sauveurs d'ivoire", des dauphins blancs d'argent apparaissent dans l'écume des vagues... Les bêtes sont mises hors services et le mer retrouve son calme... Sur un rocher, quelques metres plus loin, des aborigènes, au corps peint de terre rouge, et ocre, armés de baton décorés de plumes et de perles. Calme et silencieux, ils nous font face de longue minutes avant de rebrouser chemin ... Un jeune homme se distingue de la masse, accroché à la branche d'un arbre mort dont la silouhette se découpe sur le soleil couchant ...
Le jeune homme siffle et un enorme cheval, lui aussi taché d'argile rouge arrive comme une apparition divine ... Ses yeux sont de flammes et il possède deux paires d'ailes, semblables à celle des chauves souris... Il s'envole, avec son cavalier, et un jeune garcon blond me prends la main et sourit, satisfait.
C'était la première fois que j'allais en Australie.
