J’ai rêvé d’un grand rassemblement … de la mort …
Nous étions dans une ville immense, aux grandes Tours d’Argent. J’en connaissais les moindres recoins, les moindres ruelles, chaque arbre, chaque maison … J’étais perchée sur l’une des plus hautes Tours de la ville, contemplant la nuit nouvelle et la naissance des étoiles. J’avais envie de sourire à ce qui m’entoure, un bruissement d’ailes et je vois apparaître celui pour qui je donnerais tout.
- Mon Seigneur…
Il a sourit, silencieux et majestueux et posa sur ma tête une couronne de lierre juste avant de disparaître dans les Ombres.
Je contemple la vie silencieuse, de longues minutes. Tout ici me parait si beau … Mais une corne de Brume vient briser ma rêverie. Le signal … il va se passer quelque chose… Je descends précipitent de mon perchoir, et je cours vers le lieu de tous les rassemblement, la Grande Place. Tous sont déjà rassemblés et me fixent dans un silence lugubre. L’Archonte me fait signe d’avancer vers lui.
- C’est ton tour…
Il m’a tendu un papier, je n’ai pas eu besoin de le lire, je savais ce que cela signifiait. J’allais mourir, j’étais condamnée. Je me suis effondrée… Ils avaient tout décidé pour moi … J’allais mourir, quitter ma ville et mon Seigneur, j’allais partir et je ne pourrais jamais revenir …
Le silence s’est fait dans la Grande Place. J’ai regardé le papier de longues secondes, puis je me suis mise à pleurer. Je suis tombée à genoux, les mains posées sur le sol glacé… J’ai pleuré, toutes les larmes de mon corps… La respiration haletante, mon cœur battait à se rompre. J’étais condamnée à quitter la Terre Sacrée pour tomber dans les Abymes des Autres mondes… Les gens se sont approchés, et ils ont brisés le silence par leurs murmures, leurs blessures… Je sanglotais, comment ne pouvaient-ils pas comprendre ce que je ressentais ?
Pourquoi pleure-t-elle ? Quelle honte pour son Seigneur, ne pas accepter ainsi sa mort et sa nouvelle affectation ? Quelle voie suit-elle pour être aussi faible?
Regarder la pleurer, c’est pathétique … J’ai toujours sur qu’elle nous causerait des soucis, il n’y a qu’a regarder sa lignée pour comprendre…
Tout s’était brisé.
Quelques instants se sont écoulés et je l’ai vu surgir au-delà des ombres. Mon Seigneur, de sa haute stature, de sa prestance, les dominait tous, en gloire et en puissance. Il les a toisé, d’un regard glacé qui imposait le respect, tous se sont tus. Il m’a pris par la main, me forçant à me sortir de ma léthargie et m’a emmené dans les ruines d’une ancienne cité … Je savais ce qui se passait pour moi … pourquoi mon corps était de plus en plus léger, pourquoi je prenais une forme éthérée. Je me suis assise, fixant la voûte céleste et l’aube nouvelle au loin … Il a posé sa main sur mon cœur, et a murmuré « Je suis désolé ». J’ai souris tristement et tout était terminé. J’étais morte …
